dimanche 6 septembre 2020

Mon village: Maskinongé

 Texte et photos Danièle Miny


Il y a cinq ans, je m'installais à la campagne. Je m'y suis trouvée une maison quasi centenaire où il y fait bon vivre tout comme dit le slogan: 

''La devise de Maskinongé, inscrite sur les armoiries de la municipalité, est «Soyons fiers ! ». Depuis plusieurs années, on utilise aussi le slogan « Là où il fait bon vivre ! », qui la représente parfaitement.''

Paysages bucoliques

Toutes les saisons trouvent grâce dans ce village et ses alentours. Du coeur du village jusque dans les rues avoisinantes entretenues, tout est beau, propre et net. Les employés affectés à l'entretien sont à pied d'oeuvre chaque semaine; tout est impeccable.










jeudi 1 août 2019

mardi 16 janvier 2018

Mosaïque contemporaine, de l'Italie à Montréal (Québec)

Croire que tout peut arriver par la pensée, j'en suis adepte.

La rédaction d'un livre pour un client a été le déclencheur de ma recherche. En effet, le sujet du roman biographique était passionnant mais très perturbateur. Des scènes difficiles à rédiger vu le caractère du contenu du livre en marche m'ont poussée à trouver un exutoire qui me permettrait de m'évader, de me sortir d'un environnement lourd que créait le livre. Que faire pour m'échapper de temps à autre? J'ai commencé à faire des recherches sur le Web. J'avais déjà un plan pour la concrétisation d'un projet d'art, mais après plusieurs tests, je ne voyais pas comment réaliser les oeuvres. Je ne sais plus comment ou par qui je suis tombée sur la mosaïque, mais je me suis jetée pieds joints dans l'aventure en prenant contact avec Isabelle Marisall. 

Je l'ai contactée en juillet pour accepter de prendre un cours à son atelier dans les Cantons de l'Est. Un atelier situé au fond d'un très beau et charmant boisé. Trois jours merveilleux. Je découvrais cet art nouveau pour moi, ses outils et sa pratique. Pas facile de couper des tesselles avec des outils consacrés. C'est en revenant à mon propre atelier que la passion n'a pas cessé de m'attirer vers la création, cette fois spontanée. Mes premières oeuvres ont été un exercice pour situer l'espace et pour couper adéquatement les morceaux de céramique nécessaires. J'ai découvert aussi l'atelier Phébus de Grondine où je vais acheter mes céramiques faites main. Des petits bijoux. Une découverte: des gens passionnés pour cet art qu'ils transmettent en donnant des cours un peu partout au Québec. 

Je me suis donc lancée seule avec mes outils et ma créativité. Certes, six mois après mes premières «oeuvres», je suis en mesure de constater les erreurs de style. Mais sur le métier remettait cent fois le travail, ne dit-on pas? J'ai commencé à faire mon logo. Puis trois autres tableaux:

Mon logo, mon atelier ArtMINY. (Photo: D. MINY).


J'ai placé mon «oeuvre terminée» là où j'avais eu l'inspiration. (Photo: D. MINY).

J'ai suivi des lignes que j'avais tracées. (Photo: D. MINY).

Je marchais cet automne sur un lit de feuilles et j'ai voulu immortaliser cette image que je voyais sur le sol.
(Photo: D. MINY).

Ma Japonaise; je vois une Japonaise avec mes yeux d'artiste. (Photo: D. MINY).

Aller plus loin...

Ça ne me suffisait pas. Je continuais à me renseigner et par hasard à trouver le rêve à concrétiser: aller en Italie, à Ravenne, pays de la mosaïque. Je me renseigne; je contacte une école privée; j'ai des réponses. Je me fais un budget... et je me dis: et si jamais je n'arrive pas à maîtriser la technique de mosaïque contemporaine (ou alors la mosaïque byzantine)? Je poursuis le rêve et, de démarches en démarches, on m'envoie sur le site de Mosaïkashop à Montréal. Je contacte la responsable-propriétaire Suzanne Spahy. Elle me suggère de consulter son site Web. Je trouve le cours tant convoité donné à Ravenne en Italie, mais.... ici à Montréal en janvier 2018. Mon cadeau de Noël était trouvé. Je m'inscris au cours de mosaïque classique donné par le mosaïste et professeur de renommée internationale, Enzo Tinarelli.

Quatre jours de cours intensifs. Nous étions une dizaine dans l'atelier situé dans un édifice sur le Plateau, à Montréal où tous les étages sont consacrés apparemment aux artistes de tout calibre et discipline. Une énergie merveilleuse. Se sentir bien dans un environnement où la création suinte des murs! Malgré le temps épouvantable (neige, pluie, vent, mais pas de froid sibérien, etc.), rien ne m'aurait empêchée de participer à cette classe de maître (Master Class).

Un cours magistral avant d'entamer le travail, il fallait maintenant s'habituer à deux nouveaux outils indispensables pour la mosaïque contemporaine: la marteline et le tranchet. Quatre jours à défier le marbre à couper en tesselles pour mettre au monde un poussin qui probablement a été trouvé dans quelconque découverte archéologique. Il a pris forme le petit oiseau. Mais pour ma part, dans de petites souffrances: ne pas arriver à maîtriser ce marteau lourd et ce tranchet qui coupait les plaques de marbre avant,  petit à petit, de réussir à former des petits morceaux, tesselles, qui constitueraient le corps de cet oiseau. Il y a de nombreuses étapes, mais au final, après quatre jours, même si la dextérité n'était pas au rendez-vous - mais Rome ne s'est pas construite en un jour... ni Paris... - avec la patience et l'aide du maître Enzo Tinarelli, beaucoup d'aide, le petit poussin est apparu... bien frêle, de dessous la gaze qui l'a recouvert, une des étapes obligatoires pour respecter la technique.

J'ai des croûtes à manger. Mais, les prochaines semaines seront consacrées à couper les tesselles au bon format. Après ce sera la réalisation d'une oeuvre, la mienne, avec les techniques différentes apprises depuis six mois.

Certes, le projet d'aller en Italie, même en France où j'ai pris des contacts avec des formatrices qui utilisent d'autres techniques, notamment le verre, devrait bien se concrétiser en 2018.

Un travail de persévérance, c'en est un de première. On peut vite baisser les bras. Quand le travail est fini, on se dit, mais tout cela semble si facile, il suffisait de suivre les lignes et placer les tesselles là où elles doivent aller, mais l'oeil cligne et finit par ne plus voir... c'est alors que les maîtres mosaïstes interviennent et nous rappellent sans cesse: suivre les contours, couper de vraies tesselles, faites vivre votre sujet. Il faut répondre à l'oeuvre qui nous conduit dans ses méandres. 

C'est tout un art la mosaïque contemporaine. On s'en reparle dans un an! 


jeudi 30 mars 2017

mercredi 22 mars 2017

La Confrérie, une «expérience» peu banale


Trop tard pour aller à un rendez-vous, mais aussi trop tôt pour un autre. Il est un peu plus de 11h. 

J'hésite à prendre l'autoroute pour me rendre à Montréal où je risque d'attendre deux heures devant la porte de mon prochain rendez-vous. Au volant de ma voiture, je tourne et tourne dans les rues du Vieux-Terrebonne que je connais si bien. Puis, sur la rue Saint-Pierre, je décide d'arrêter mon véhicule juste devant la porte d'un restaurant: La Confrérie. Journaliste un jour journaliste toujours, même si je n'écris pas pour la région Les Moulins pour l'instant, je suis au courant de presque tout ce qui s'y passe, car je m'y suis toujours intéressée. Restaurant tenu par de jeunes hommes issus du milieu de la restauration du Vieux-Terrebonne, sûrement poussés par l'exemple de leurs parents. Mais là n'est pas le sujet de mon texte. 

Des souvenirs
En mettant la main sur la poignée de la porte de ce restaurant-bar, des souvenirs sont vites remontés. Journaliste à la Revue de Terrebonne, au milieu des années 1980, j'allais dans ce restaurant qui avait alors une autre allure et un autre propriétaire: il s'appelait chez Richard, le rendez-vous du coin. J'y prenais mon déjeuner après avoir terminé de collaborer au montage du journal qui à l'époque se faisait manuellement, sur des planches, avec un «cutter», le lundi matin. Des longues heures de reportage, de recherches d'information et de rédaction pour remplir le journal hebdomadaire. Mais souvent, c'était chez Richard que commençait mon travail. Oui... j'écoutais les conversations des personnes à la retraite qui y venaient se rencontrer pour parler du passé, du présent et parfois surveiller les travaux de construction ou d'excavation dans le Vieux-Terrebonne. J'avais parfois un fil d'information que je tirais comme celui d'Ariane pour aller à la source du véritable événement. Je parlais au fils Richard, toujours enjoué, courtois et blagueur. Qui ne connaissait pas Chez Richard!

Me voilà donc dans la nouvelle antre: La Confrérie. «Est-ce ouvert pour le dîner?, ai-je demandé au serveur derrière son comptoir. Un bel homme barbu accueillant sort de derrière son bar pour me conduire à ma table au fond du restaurant, pas loin d'une fenêtre, là où un jour j'avais discuté avec un personnage connu de la région concernant mon projet d'exposition de photos. Puis, Guillaume, le serveur que j'avais baptisé Gaston pour je ne sais quelle raison, me donne le menu. 

«Quelle est la spécialité de la maison?» Et il me répond: «Plusieurs choses, mais notre poutine par exemple un bon choix». Ouais, ouais, une poutine, j'en mange une par an. Pourquoi je mangerais une poutine dans un restaurant qui ne ressemble pas du tout à un fast-food. Lorsque monsieur Guillaume a remarqué la moue que je faisais, il a élaboré: «c'est avec de l'agneau....» et le nom de la sauce m'a échappé car je suis restée branchée sur «l'agneau». Originale comme idée. Et c'est adjugé et vendu! Ce sera une poutine. Soupe ou salade. Évidemment, une salade était le choix à faire car une soupe puis ensuite une poutine, j'avais peur de m'endormir lors de mon prochain rendez-vous. 

L'expérience
Quelle belle présentation et quelle fraîcheur: une salade placée comme une ligne verte épaisse sur une assiette rectangulaire étroite. De la petite roquette sous laquelle se cachaient des petits haricots verts (genre flageolets). Délicatesse, bon goût et je le répète fraîcheur. Et d'autres accompagnements. 

Entre la salade et la poutine, j'ai commencé à regarder le décor: recyclage de meubles, tables qui ont du vécu, entre le pub anglais, la grange, le resto moderne... tout y est pour se sentir bien; chic et de tous les jours. Comme fond musical, de vieilles chansons françaises. Cette ambiance musicale m'a ramenée à mes origines, tout en me faisant réaliser que je vivais en «Amérique», au Québec. Mon coeur a toujours été partagé entre les deux. 

Monsieur Guillaume peaufinait sa mise en place en passant un coup de chiffon sur les tables pour que tout soit parfait pour l'arrivée des clients, à midi probablement. Car là, arrivée trop tôt, j'ai eu le privilège d'être seule, profitant ainsi du moment présent et de l'expérience que je m'apprêtais à vivre. Elle avait d'ailleurs commencé avec cette entrée de verdure. J'ai osé demander un petit verre de bière, car il me semblait que cela irait bien avec la poutine. Vu mon manque de connaissance en cette matière, monsieur Guillaume m'a fait goûter à une petit peu d'une bière rousse pour donner un aperçu... concluant. Je ne voulais pas un grand verre, mais juste pour me rafraîchir et accompagner la prochaine étape du repas. 

Et les souvenirs remontaient toujours à la surface. Je revoyais les employés de chez Richard, au comptoir autour duquel on pouvait s'asseoir, dans le temps... j'essayais même de voir sur le plancher les traces du passé, mais non, tout était nouveau dans cette Confrérie aux airs vieillots.

Reggiani, Brigitte Bardot, Nino Ferrer et ses cornichons, et autres chanteurs du passé tapissaient ma rêverie éveillée en attendant la poutine... et elle arriva. Oh la portion! Et voilà que cette expérience «poutine» commence: placée en forme de pyramide, la poutine avait vraiment des allures de connu mais pas au goût: en piquant avec la fourchette, on sentait le croquant sur le dessus, puis elle a atteint le coeur: les frites, solides, cuites parfaitement, assez pour ne pas devenir molles au milieu de ce fond de sauce super délicieux; les frites gardaient leur maintien. L'agneau venait réveiller la poutine, lui donner un air nouveau, délicat, quasi gracieux. Bien oui, je parle ici d'une poutine «revisitée» pour le plaisir des palais gourmands. Les morceaux de fromages, que je n'oserais même pas appeler «crottes de fromage» tant ils étaient de bonne grosseur, onctueux et fondants. La magie ultime, ce sont les quelques minuscules rondelles d'échalotes (vertes, pas les échalotes françaises) qui venaient éclatées en bouche pour une touche additionnelle à cet amalgame vraiment bon.

Ma petite bière rousse enveloppait le tout entre quelques bouchées. Pour cela que j'ai décidé de dire que c'était «une expérience» que j'ai vécue à la Confrérie. Il me semble que je ne pourrais jamais plus manger une autre poutine que la leur. Raffinement dans l'ordinaire. 

Si vous passez par le Vieux-Terrebonne, n'hésitez pas! Il y a plusieurs autres repas au menu, mais ne manquez pas cette poutine. 

Merci monsieur Guillaume pour l'excellent service. Et félicitations aux propriétaires.

Juste avant de partir, des nouvelles chansons, mais du répertoire québécois. Quant à moi, la boucle était bouclée: j'ai fait un voyage dans le temps, j'ai pensé à mes origines et j'ai été encore et toujours séduite par le Québec et ses façons de préparer des recettes au goût du jour.

http://laconfrerie.ca/#accueil

http://www.larevue.qc.ca/economie_plaisir-reconfort-bon-manger-n32040.php


Mon village: Maskinongé

 Texte et photos Danièle Miny Il y a cinq ans, je m'installais à la campagne. Je m'y suis trouvée une maison quasi centenaire où il ...